EXPOSITIONS
MAUD DARDEAU
Tatoueuse, peintre et illustratrice au sein du collectif Jeanspezial depuis sa création en 2005, Maud Dardeau évolue dans un milieu créatif et diversifié, entourée d’amis peintres, typographes, dessinateurs, sculpteurs. En 2010, Tin-tin l’a pris sous son aile pour son apprentissage de tatouage ; elle y restera six ans, avant de voler de ses propres ailes vers Bordeaux. Passionnée par le travail de la ligne et influencée par les oeuvres de Gustave Doré ou Albrecht Dürer, son style de tatouage s’est naturellement orienté vers la gravure. Par la suite, le tatouage s’est imposé peu à peu dans son travail de peintre. Elle aborde beaucoup de thématiques sous forme de gravure : la religion, la mythologie, le floral/animal mais aussi la pop culture et bien entendu l’univers japonais, qui reste la base de son inspiration - aussi bien pour ses thèmes que pour la composition. En 2022, elle participe au Loire Art Show avec la réalisation d’un dragon en vitrauphanie de 30 mètres. En avril 2024 elle réalise le Live Tattoo Performance dans le Musée d’Albrecht Dürer pendant l’exposition « Dürer under your skin » à Nuremberg en Allemagne. Enfin, elle réunira ses deux passions que sont la peinture et le tatouage lors d’une exposition au Mondial du Tatouage 2025.
Guen Douglas
Guen Douglas, tatoueuse et designeuse graphique avec plus de vingt ans d’expérience, présentera son art de l’affiche. Un incroyable voyage dans le temps et la couleur. L’expression artistique de Guen Douglas est indéniablement fluide. Bien qu’on associe son tatouage au style néo-traditionnel, elle manifeste finalement une vaste palette de styles - mêlant old school, illustratif, art nouveau, et parfois même du cartoon et blackwork. Elle insiste que chez elle, “la créativité n’a pas de contraintes.” Or s’il y a un fil conducteur auquel Guen peut acquiescer, c’est la qualité rétro de son travail, à la fois dans ses esthétiques, comme aux clins d’oeil culturels des dernières décennies. Son travail gravite souvent vers le concept du passé, qui pour elle évoque les souvenirs, peut contextualiser le présent, créer de la nuance, ou rajouter de la signification à une oeuvre d’aujourd’hui. Cette touche rétro ressort dans ses nombreuses affiches, formant dans son tout, une ode au XXème siècle - la Belle Époque et les années folles, la psychédélie sauce Beatles, le vintage rock et country des années 70, l’aérographie de Miami des années 80, ou encore le design industriel de Berlin Est… Une véritable traversée d’inspirations populaires au fil du temps.
ISABELLA STABILE
Artiste issue de Rome, Isabella Stabile se consacre à l’illustration depuis 5 ans. Autodidacte dans sa formation, elle puise son inspiration dans les bandes dessinées et les illustrateurs américains, japonais et européens; les films d’horreur, fantastiques, et de science-fiction des années 70, 80 et 90 ; et enfin dans la musique rock et métal. Elle est notamment fascinée par les couvertures d’albums et affiches de films qui donnent plus de puissance à l’œuvre en question - parfois devenant iconiques en leur propre droit. L’œuvre d’Isabella cherche donc à reprendre le même cadre et atmosphère que l’art dans lequel elle a été bercé. Elle expérimente énormément avec les styles - dans les références esthétiques comme dans les outils, en employant de l’acrylique, l’aquarelle, l’aérographe, l’encre et le crayon, dans un même tableau. Le tout pour réaliser des tableaux amusants, stimulants, (très) loin dans le continuum espace-temps.
Horimono Shashin
La photographie de tatouages au 19e siècle.
À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, le Japon s’ouvre au monde occidental qui découvre une mode fascinante, celle des corps tatoués de motifs complexes et polychromes. Dans leurs récits publiés en Occident, les voyageurs étrangers témoignent de la pratique du horimono, terme qui désigne le tatouage traditionnel au Japon durant l’époque Edo (1603-1868).
Au même moment, l’engouement des voyageurs pour les clichés mis en couleurs favorise l’émergence de nouveaux ateliers de photographie touristique (Yokohama shashin) qui fleurissent dans les ports commerciaux ouverts aux étrangers. À côté de l’incontournable geisha, la figure du tatoué devient la nouvelle expression de la masculinité aux yeux des Occidentaux, celle du samouraï étant tombée en désuétude après la restauration de Meiji. Car à cette époque les personnes tatouées, issues des classes populaires, sont majoritairement des hommes, qu’ils soient pompiers, charpentiers, palefreniers, portefaix et autres coursiers. Encore visibles dans l’espace public, ils exhibent leur singularité, ce que le nouveau gouvernement de Meiji leur interdit en 1872 pour satisfaire aux exigences de la morale victorienne. Ces portraits photographiques de tatoués témoignent d’un phénomène social et culturel aujourd’hui oublié, celui d’une identité populaire unique qui a marqué l’histoire du tatouage et celle du Japon.
JEE SAYALERO
L’exposition «Take Me Back to Me» est une collection unique de sérigraphies à l’encre de Chine et des sculptures qui ornent les icônes des séries animées classiques avec des motifs japonais horimono. Inspiré de la phrase « À chaque temps, son art. Et à chaque art, sa liberté», cette exposition met en lumière la fusion entre nostalgie et modernité, où chaque pièce fait office de toile sans gomme. «Take Me Back to Me» reflète l’essence de l’art en tant qu’expression sans restrictions. Ses tatouages agissent comme des libérateurs et des protecteurs de l’essence humaine, défiant la fausse modestie avec ironie et satire sur ce que beaucoup considèrent comme intouchable. Il offre un look unique et puissant à l’intersection des cultures et des styles, invitant le spectateur à redécouvrir l’essence de l’art et leurs propres souvenirs.